La centrale du Bugey porte ombrage au vignoble éponyme… 
ENQUÊTES - DISTRIBUTION - Logistique
Pourquoi et comment est née cette liaison transatlantique ?
Matthieu Riou, directeur V&S du projet : Le projet est né en 2010, à Morlaix. Jacques et Olivier Barreau, ses fondateurs, ont imaginé « sourcer » et transporter à la voile des cafés et des cacaos originaires des Caraïbes et d’Amérique centrale pour les transformer en France dans le cadre d’une démarche de développement durable. Ils ont d’abord réfléchi à l’utilisation de vieux gréements, puis ont décidé de concevoir et construire un voilier cargo moderne, le Grain de Sail, de 24 m de long et 50 t de charge utile. C’est ce navire qui vient de quitter Saint-Malo, avec à son bord 15 000 bouteilles de vin à destination des États-Unis, car il s’agit pour nous de transporter des marchandises dans les deux sens de la traversée transatlantique. Le navire poursuivra sa course jusqu’aux Caraïbes pour rapporter en France café et cacao.
Qui sont les producteurs de ces vins et à qui sont-ils destinés ?
M. R : Grain de Sail a conclu un partenariat avec 7 producteurs – le Domaine de la Fessardière en Muscadet, l’Affût en Sologne, Bichery en Champagne, Famille Hebinger et Domaine Achillée en Alsace, les Maravihlas dans le Rhône, Château Lafitte dans le Jurançon – et 1 négociant bourguignon qui nous fournit des bourgognes rouge et blanc commercialisés sous notre propre label. Tous produisent des vins bio, biodynamiques ou naturels. La particularité de notre modèle est que nous achetons ces vins – nous en sommes donc propriétaires – et que nous les commercialiserons nous-mêmes aux États-Unis grâce à un accord de clearing avec l’importateur new-yorkais MHW. En gros, MHW nous « loue » sa licence d’importation et de distribution. Il dédouanera les produits et les stockera chez Western Carriers, mais nous concédera son « marketing permit ». C’est donc Grain de Sail qui démarchera les acheteurs potentiels : cavistes, restaurateurs, bars, etc. Nous avons d’ailleurs créé un site Internet dédié pour leur présenter nos vins : www.graindesailwines.com. Ce système, qui nous fait échapper au principe du three-tiers, accroît notre compétitivité.
La voile n’engendre-t-elle pas un surcoût ?
M. R : Certes. Nous l’évaluons à environ 1,5 à 2 $ par bouteille par rapport au transport maritime conventionnel. La durée de la traversée – autour d’un mois – comporte aussi une part aléatoire en fonction de la météo. Mais nos prospects semblent accepter ces contraintes, car la logique doublement écoresponsable de nos vins, de leur production à leur transport, leur confère de la cohérence et leur assure une belle valorisation. J’ajoute que notre service se veut irréprochable : la cale de Grain de Sail bénéficie d’une température et d’une hygrométrie contrôlées en permanence, c’est une véritable cave flottante ! Enfin, le coût du transport est lié à la capacité du navire et a vocation à baisser : Grain de Sail planche d’ores et déjà sur un nouveau voilier cargo plus grand (50 m de long et 250 t de charge), dont la mise en service pourrait avoir lieu en 2023. Il nous permettra, de surcroît, de desservir d’autres escales aux États-Unis, Boston par exemple. Nous pourrions aussi envisager de ramener des Caraïbes de nouveaux produits, comme du rhum.
Grain de Sail, du vin dans les voiles
Le 18 novembre dernier, le voilier cargo Grain de Sail a quitté Saint-Malo pour New York. À son bord, pour cette première traversée transatlantique, 15 000 bouteilles de vin.
Pourquoi et comment est née cette liaison transatlantique ?Matthieu Riou, directeur V&S du projet : Le projet est né en 2010, à Morlaix. Jacques et Olivier Barreau, ses fondateurs, ont imaginé « sourcer » et transporter à la voile des cafés et des cacaos originaires des Caraïbes et d’Amérique centrale pour les transformer en France dans le cadre d’une démarche de développement durable. Ils ont d’abord réfléchi à l’utilisation de vieux gréements, puis ont décidé de concevoir et construire un voilier cargo moderne, le Grain de Sail, de 24 m de long et 50 t de charge utile. C’est ce navire qui vient de quitter Saint-Malo, avec à son bord 15 000 bouteilles de vin à destination des États-Unis, car il s’agit pour nous de transporter des marchandises dans les deux sens de la traversée transatlantique. Le navire poursuivra sa course jusqu’aux Caraïbes pour rapporter en France café et cacao.
Qui sont les producteurs de ces vins et à qui sont-ils destinés ?
M. R : Grain de Sail a conclu un partenariat avec 7 producteurs – le Domaine de la Fessardière en Muscadet, l’Affût en Sologne, Bichery en Champagne, Famille Hebinger et Domaine Achillée en Alsace, les Maravihlas dans le Rhône, Château Lafitte dans le Jurançon – et 1 négociant bourguignon qui nous fournit des bourgognes rouge et blanc commercialisés sous notre propre label. Tous produisent des vins bio, biodynamiques ou naturels. La particularité de notre modèle est que nous achetons ces vins – nous en sommes donc propriétaires – et que nous les commercialiserons nous-mêmes aux États-Unis grâce à un accord de clearing avec l’importateur new-yorkais MHW. En gros, MHW nous « loue » sa licence d’importation et de distribution. Il dédouanera les produits et les stockera chez Western Carriers, mais nous concédera son « marketing permit ». C’est donc Grain de Sail qui démarchera les acheteurs potentiels : cavistes, restaurateurs, bars, etc. Nous avons d’ailleurs créé un site Internet dédié pour leur présenter nos vins : www.graindesailwines.com. Ce système, qui nous fait échapper au principe du three-tiers, accroît notre compétitivité.
La voile n’engendre-t-elle pas un surcoût ?M. R : Certes. Nous l’évaluons à environ 1,5 à 2 $ par bouteille par rapport au transport maritime conventionnel. La durée de la traversée – autour d’un mois – comporte aussi une part aléatoire en fonction de la météo. Mais nos prospects semblent accepter ces contraintes, car la logique doublement écoresponsable de nos vins, de leur production à leur transport, leur confère de la cohérence et leur assure une belle valorisation. J’ajoute que notre service se veut irréprochable : la cale de Grain de Sail bénéficie d’une température et d’une hygrométrie contrôlées en permanence, c’est une véritable cave flottante ! Enfin, le coût du transport est lié à la capacité du navire et a vocation à baisser : Grain de Sail planche d’ores et déjà sur un nouveau voilier cargo plus grand (50 m de long et 250 t de charge), dont la mise en service pourrait avoir lieu en 2023. Il nous permettra, de surcroît, de desservir d’autres escales aux États-Unis, Boston par exemple. Nous pourrions aussi envisager de ramener des Caraïbes de nouveaux produits, comme du rhum.
