L’enseigne du groupe Casino veut profiter de l’implantation urbaine de ses magasins pour transformer son rayon vins en « cave de proximité ». Le point sur ce vaste chantier démarré en juillet 2019 avec l’appui des équipes de Cdiscount, la filiale e-commerce du distributeur stéphanois.
Comment se remettre en selle après la chute de 16% de CA enregistrée en 2019 par sa foire aux vins d’automne après des années de progression, et ceci dans un contexte de marché où les incertitudes s’accumulent ?
En raison de l’impact du Covid-19, et même si, d’ici là, le confinement total est levé, les acteurs de la grande distribution ne se font guère d’illusions. Le millésime 2020 des FAV d’automne ne sera pas bon. « Si la baisse des ventes se situe entre 20 et 25%, on ne s’en sortira pas si mal », avoue ainsi, un rien désabusé, l’acheteur d’une grande centrale.
Premier vendeur de vin en France, les enseignes de GMS pèsent pourtant peu sur Internet et leur volonté de s’y développer est peu convaincante. Simple retard à l’allumage ou problème plus profond lié à leur ADN ?
Henkell Freixenet, via ses filiales Yvon Mau et Gratien & Meyer, détient 8,8% de PDM en valeur du rayon effervescents (hors champagne – Iri CAM à P13 2018), ce qui lui permet de s’affirmer comme le numéro deux du marché, derrière la Cie Française des Grands Vins (CFGV). En volume, sa PDM de 7,5% le situe en troisième position derrière CFGV et le groupe Castel.
Inexistant en GMS en 2014, le segment des rhums arrangés s’est taillé une place au sein du rayon rhum où il pèse désormais 2,8 points de parts de marché en volume soit plus de 750 000 cols en 2018 avec une croissance de 78,6%. En valeur le segment atteint même 4,7 points de PDM à 21,7 M€. Leur prix moyen de 21,7 €/col apporte en effet de la valeur à la catégorie rhum. (Source IRI cam au 6 janvier 2019 HMSM).
La loi Egalim, qui limite à 33% les remises possibles, a un fort impact sur les ventes de champagne en GMS, « un produit promo-dépendant » aux dires de Daniel Travini, responsable de la file vins d’Intermarché, enseigne où leurs ventes auraient chuté de près de 40% en volume depuis le début de l’année.
Une bouteille de champagne au prix plancher de 5,99 € dans les supermarchés Casino, 40% de remise pour l’achat d’un litre de Pastis Duval ou deux litres de scotch Sir Edward’s chez Carrefour Market… À compter de 2019, les enseignes de la grande distribution vont devoir lever le pied sur les « prix sacrifiés » et en finir avec les remises du type « une bouteille offerte pour une bouteille achetée ».
Rien de révolutionnaire dans les allées du rayon vins de l’hypermarché Carrefour de Mérignac, réaménagé depuis un mois. Le concept élaboré par l’enseigne, le CIVB et la société One Buy One est pourtant nouveau. Il augure des nouvelles pistes explorées par la grande distribution pour relancer les ventes, dans un contexte où la baisse de la consommation est chronique avec -12 l par habitant en 10 ans. « 15% des consommateurs se disent connaisseurs, mais, de fait, moins d’un tiers d’entre eux l'est réellement. Les autres décrochent dès qu’on leur pose trois questions précises sur le vin et son environnement », insiste Luc Joubert fondateur de la société One Buy One.